Alain Besançon

Alain Besançon est né en 1932 et son enfance a été marquée par les grandes crises du siècle : le Front Populaire, la guerre d'Espagne, la seconde guerre mondiale. Rien de très étonnant qu'il ait cru, à 19 ans, par une adhésion au parti communiste, favoriser l'éclosion d'un monde meilleur. Il milite donc tout en poursuivant des études brillantes, Sciences-Po et agrégation d'histoire. Il est jeune professeur à Montpellier lorsque le rapport Khrouchtchev, la même année que l'écrasement de la révolte de Budapest, révèle les crimes de Staline. Honteux et très en colère selon ses propres termes, il quitte aussitôt le parti et décide de se spécialiser en histoire de la Russie et de l'Union soviétique. Nommé professeur dans un lycée parisien, il passe sa thèse de doctorat et entre au CNRS en 1960 et à l'EHESS, où il sera maitre assistant, sous directeur puis directeur d'études. Il a également beaucoup enseigné à Oxford et dans les grandes universités américaines. Il a cherché à expliquer la dérive idéologique des régimes totalitaires par une analyse autant métaphysique et théologique que géopolitique et historique : Les origines intellectuelles du léninisme ou Court traité de soviétologie à l'usage des autorités civiles, militaires et religieuses. Catholique fervent, il a aussi étudié les résurgences d'hérésies anciennes dans l'Eglise : L'image interdite, une histoire intellectuelle de l'iconoclasme, ou Aux sources de l'iconoclasme moderne et Trois tentations dans l'Eglise. Membre de l'Institut, il s'est essayé au roman, avec Emile et les menteurs.