Eric de Rosny

Eric de Rosny a des origines familiales qui ne le prédisposaient pas à une vie au coeur de l'Afrique. Il a grandi entre un appartement dans les beaux quartiers parisiens et une propriété du Boulonnais dont les jardins avaient été dessinés par le jardinier de Louis XIV. Mais, disait-il, Matteo Ricci a hanté mon adolescence. Les écrits du missionnaire jésuite évangélisateur de la Chine le décident à entrer dans la Compagnie de Jésus à 19 ans dans le but d'y partir lui aussi. Mais celle-ci désormais fermée aux missions, ce sera l'Afrique, le Cameroun, où il est envoyé dès son noviciat, participer à la création d'un lycée et retourne ses études de théologie terminées. Celles-ci étant longues chez les jésuites, il est ordonné en 1962, à 32 ans. Il comprend qu'il ne peut atteindre la sensibilité de ses élèves sans connaître leur culture, obtient de prendre une année sabbatique pour apprendre la langue et s'installe dans un quartier populaire de Douala. Il s'initie aux rites de la médecine traditionnelle, Dimsi, ceux qui soignent dans la nuit, L'Afrique des guérisons et même de sorcellerie, Les yeux de ma chèvre. Un guérisseur l'initie à la double vue qu'il compare aux exercices spirituels d'Ignace de Loyola. Il passe sept années à Abidjan, à la tête de l'Institut africain pour le développement économique et social avant de revenir à Douala. Il devient supérieur de la province des jésuites d'Afrique de l'Ouest et entre dans la confrérie des hommes souche où il fait partie des 27 vieux sages. Il choisit de passer sa retraite dans sa ville d'adoption mais malade, rentre se faire opérer à Lyon et y meurt brutalement en 2002.