Paul VI, aimer le monde et le servir

Ce que dit l'éditeur

Experte en humanité : telle est l'expression utilisée par Paul VI en présentant l'Église à la tribune des Nations Unies le 4 octobre 1965. Elle dénote bien l'attitude fondamentale de l'Église, du chrétien, par rapport au monde et à chaque personne, ses soeurs et frères humains. À bien y regarder, elle indique deux lignes. La première exprime une façon de se situer par rapport au monde, à la modernité, à l'homme contemporain. Certes, saint Jean XXIII avait déjà ouvert une voie pastorale très prometteuse par sa façon d'être, ses documents comme Pacem in terris, et la convocation du concile Vatican II. Paul VI avancera dans cette direction avec toute la richesse de sa personnalité, de son coeur et de son intelligence, de ses intuitions. Mais il y ajoutera une autre ligne : celle de l'étude, de la formation, de la responsabilité. En concluant la dernière session du concile Vatican II, Paul VI exposera les traits d'un nouvel humanisme, celui qui peut accompagner, guider l'évolution du monde contemporain. La relation au monde ne peut prendre la forme d'une autorité qui s'impose, d'une parole qui exclut, d'une communauté qui se referme sur elle-même. C'est ainsi que le rôle de l'Église consiste à aimer, à servir, à éduquer.

Relire quelques textes fondamentaux, à près de cinquante ans de distance, nous permet de refaire nôtres un élan, un appel, une exigence, et de constater combien les orientations données par Paul VI sont plus actuelles que jamais, reprises et appliquées par le pape François qui ne cache pas qu'il a trouvé en lui un des principaux inspirateurs de son ministère.