Edgar Chahine, peintre graveur : 1874-1947
Benoît Noël
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurÀ l'instar de la vie, l'oeuvre d'Edgar Chahine développe de singuliers paradoxes. Fils d'un banquier de Constantinople, il transcende des scènes de soupes populaires au fil du cycle sombre des tableaux de la « Vie lamentable ». Graveur d'eaux-fortes, il privilégie toutefois la couleur franche ou vaporeuse, restituant de pittoresques spectacles Belle Époque, des haltérophiles du boulevard de Clichy aux travaux du métro parisien. Ennemi de la théorie, ses cieux de Venise de 1923 comme sa restitution des marées de la Manche à Villers-sur-Mer en 1931 laissent néanmoins admirer une maîtrise absolue de l'ellipse et de l'abstraction. Boxeur amateur, il devient intime « d'onctueuses » modèles de peintres ou de comédiennes d'âges et d'horizons divers, et à ce titre expert de la psyché féminine. La vie. Tout simplement la vie. Avec ses hauts et ses bas, ses bonheurs et ses travers. La « Vie lamentable » certes, mais aussi drôle, trépidante et irremplaçable. Sans doute le fil rouge de l'oeuvre comprenant plus de sourires et de rieuses qu'il ne semble au premier abord. Quel meilleur compliment adresser à un artiste né à la veille d'un génocide de son peuple ? Edgar Chahine se dit « élève de la rue ». En bon arménien, il l'observe d'un oeil d'aigle mais au fond, il est un badaud oriental. Il prend son temps et décèle des détails transparents au passant pressé. Il n'abandonne jamais un sujet avant d'en avoir examiné, à la loupe, toutes les potentialités. Illustrateur, il enlumine des éditions pour bibliophiles de Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Jules et Edmond de Concourt, Gustave Flaubert, Joris-Karl Huysmans, Octave Mirbeau ou Colette. Il compte enfin au rang des animateurs du mouvement arménophile en alertant l'opinion publique sur les exactions du « Sultan rouge » avec notamment ses amis le poète Archag Tchobanian, le compositeur Vartabed Komitas ou Anatole France dont l'édition des OEuvres complètes est ornée d'un frontispice griffé « Edgar Chahine ». C'est pourquoi, en dépit de deuils multiples et précoces d'intimes, de l'incendie ou de l'inondation de ses ateliers, sa joie de vivre l'emporte toujours sur le fatum. |
RésuméPrésentation de l'oeuvre de ce peintre graveur d'origine arménienne, qui étudie les beaux-arts en Italie avant de s'installer définitivement en France en 1895. Son intérêt pour la vie parisienne le pousse à étudier toutes les couches de la société. Très lié au mouvement arménophile et aux écrivains qui le soutiennent, il fréquente notamment A. France, dont il illustre les livres. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
5 juillet 2008
Rayon
Peinture, gravure
Contributeur(s) Wanda Polat
(Préfacier) EAN
9782952413329
Nombre de pages
144
pages
Reliure
Broché
Dimensions
27.0
cm x
22.0
cm x
1.2
cm
Poids
700
g
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